ll y a un mois, Rob et moi nous levions tôt pour prendre la route. Hannah et Léonie finiraient leur nuit dans la voiture. En effet, la route s’annonçait longue, puisque nous quittions Batz-Sur-Mer, située à l’extrême ouest de la France, pour rejoindre Vienne à l’entrée de l’Europe de l’Est. Nous souhaitions prendre notre temps, pour que le trajet ne soit pas trop ennuyant pour les filles, et en profiter pour explorer le sud de l’Allemagne. Nous nous sommes donc arrêtés à Freiburg, puis à Munich. Je précise que comme notre expatriation à Vienne n’est prévue que pour une année, nous avons décidé de ne pas déménager nos meubles, et ainsi de louer meublé. Nous sommes donc partis en voiture, avec l’essentiel de nos affaires. C’est d’ailleurs assez génial d’être confronté à un choix comme celui-là… ne pouvoir emmener que quelques habits, et quelques objets. Un retour à l’essentiel, la voie forcée vers le minimalisme… Certains choisiront avec le coeur, d’autres penseront plutôt au côté pratique. En réalité, ça a été un peu un mélange des deux pour nous, sauf pour les jouets évidemment, où le coeur a pris largement le dessus ! Dans tous les cas, c’est avec un sentiment de légèreté et de liberté que nous sommes partis. Nous partions pour de nouvelles aventures, et nous étions tous les quatre, c’est bien là ce qui importait.

Franchir la frontière allemande a été un moment assez spécial et ce, pour plusieurs raisons. La première est simple, nous n’avions pas quitté la Loire-Atlantique depuis un long moment, corona et confinement obligent… Je ressentais également un pincement au coeur car, ayant vécue 5 ans en Allemagne, j’ai gardé une fascination et une affection particulière pour ce pays, sa population, et sa culture. Freiburg ne me décevait d’ailleurs pas, au contraire! Quelle chance de reconnecter avec l’Allemagne grâce à cette ville typique, à l’ambiance détendue. Elle nous offrira un déjeuner léger dans un Biergarten ombragé, une agréable balade dans les ruelles pavées, et une bonne dose de fun dans les superbes aires de jeu pour enfants.
Après des mois de préparation et d’excitation nous arrivons donc à Vienne. C’est un peu comme tous les projets, que ce soit pour un voyage, un mariage ou même une grossesse, pendant la préparation, on s’organise, on imagine, on alterne les moments d’excitation et d’anxiété, et puis d’un coup, c’est là. On y est. La maison que nous avions regardée sur GoogleMaps se trouvait devant nous. On sonna à la porte et la propriétaire vint nous ouvrir. Elle s’empressa de nous montrer la chambre des filles, et les petites attentions qu’elle y avait gentiment glissées. Les filles étaient aux anges et se sentirent à l’aise immédiatement.
Si nous avons sélectionné Vienne pour cette année d’expatriation, c’est en partie pour sa qualité de vie, ses nombreux espaces verts, et son emplacement aux pieds des forêts et des montagnes. Il nous paraissait donc stupide d’aller nous enfermer dans un appartement sans extérieur. Nous avons eu énormément de chance, et nous avons trouvé un logement avec jardin partagé dans le même quartier que l’école des filles. Nous louons l’étage d’une maison, la propriétaire habite au rez-de-chaussée. La particularité est qu’il y a en tout quatre maisons sur la même parcelle. Ses enfants y habitent avec leurs familles respectives. Et nous nous partageons tous un beau jardin, le « community garden » comme ils l’appellent. Ce qui est assez chouette, à la fois pour Hannah et Léonie, car elles ont des copines de jeux, et pour nous, car nous sommes en contact avec des Viennois tous les jours, une chance pour pratiquer son allemand rouillé. En plus de ça, ils sont très accueillants et très généreux!
Nous habitons le quartier Donau Stadt qui est en réalité une île, entourée de l’ancien Danube (Alte Donau) et du nouveau Danube (Neue Donau). C’est un quartier très calme, où on trouve principalement des maisons individuelles, et où les Viennois viennent se baigner, et faire du bateau. Entre la maison et l’école, il n’y a qu’un grand parc, le Donau Park, que nous traversons tous les matins en vélo pour nous rendre à l’école. C’est un grand confort ! J’ai investi dans un cargo à trois roues, mécanique (c’est à dire sans assistance électrique) et j’en suis ravie! Les filles adorent, y sont à l’aise et en sécurité, elles peuvent chanter, discuter ou se reposer pendant les trajets.


Pour notre premier soirée, nous décidons d’aller dîner dans un café-restaurant, situé dans le parc. Nous arrivons et c’est concert ce soir! La terrasse du café donne sur un étang, le soleil se couche, la scène est plutôt magique. On nous attribue la dernière table. Les artistes commencent à jouer, un mélange de chansons tyroliennes, de Klezmer et des reprises de d’Yves Montand… Hannah se retourne et me dit « On a trop bien fait de choisir ce restaurant maman! » Les plats n’arriveront qu’une heure et demie plus tard, ce qui n’empêchera pas les filles de danser toute la soirée! Bienvenue dans la capitale de la musique !